Un post pour vous montrer quelques pubs que je trouve plutôt bien faites et qui passent en ce moment à Montréal en TV.
Je trouve plutôt intéressant de voir le ton adopté, cela vous permettra de voir la différence avec la France.
A noter : Il y a souvent une version Montréalaise et une version pour le reste du Canada au niveau des pubs. C’est à dire, une version française et une version en anglais. La plupart du temps, les marques ne se contentent pas de doubler. Elles tournent 2 spots, font 2 castings et adaptent le dialogue, même si la trame du scénario reste la même. En voyant ça, je me dis que c’est dommage que certains acteurs ne le fassent pas en France;
Pour l’instant je n’arrive pas à comprendre pourquoi la langue française est plus valorisée ici que sur ma terre natale (enfin si, c’est historique, mais honnêtement, je trouve ça dommage; Le français est une si belle langue… Enfin bref)
Voici donc 6 vidéos :
Les deux premières sont celles de SAQ. Spécialisés dans la vente d’alcool, vins, et spiritueux, ils ont fait deux spots pour indiquer qu’ils ne vendaient pas d’alcool aux moins de 18 ans. Drôle, originale et non moralisatrice, je trouve que cela apporte plus une caution à l’enseigne, qu’un discours souhaitant responsabiliser les jeunes. Mais peu importe, elle est vraiment bien et dispose d’une version pour les filles et une pour les garçons (parité quoi !). Elles ne sont pas récentes, mais passent en ce moment en TV :
La troisième pub est pour Yop. Pas super originale en soi mais drôle et diversifiée (homme, femme, jeune, moins jeune, noir, blanc). Tout le monde boit du Yop et ça se voit :
Les 3 dernières sont plus sérieuses mais j’ai trouvé l’initiative très bien. Il s’agit de la campagne Bell, Let’s Talk. Bell est la plus grande entreprise de communication au Canada (Télé satellite, téléphonie mobile, internet….) Depuis quelques années la marque a décidé de mettre en place un programme visant à lutter contre la santé mentale au Canada.
En bref, elle fait des dons, énormément de dons pour la cause. Désordre alimentaire, stress au travail, dépression, dépendance… Tout ce qui relève de la santé mentale.
Les objectifs : Eviter la stigmatisation, aider à déceler au plus tôt les symptômes pour une meilleure prise en charge, aider la recherche, améliorer l’accès au soin. Il y a bien évidemment une grande implication de leur part pour mobiliser le monde des entreprises (les salariés en dépression, on connaît bien ça en France).
Revenons à notre campagne Let’s Talk si vous le voulez bien ! Le 12 février dernier, pour chaque texto envoyé par ses clients, la marque reversait 5 centimes dédiés à la cause.
Il y a donc eu, sur cette journée 96 266 266 tweets, partages sur Facebook, textos, et appels passés. Résultat : Plus de 4 millions de dollars reversés par Bell à des programmes de santé mentale (en plus de son budget annuel). La journée sera renouvelée en 2014.
Voici la campagne :
Il y a deux versions de cette vidéo : avec un couple et avec un trio benetton 🙂
En plus de cette vidéo, il y en a eu deux autres assez fortes, une avec une femme, et une autre avec un homme (tiens, tiens, parité again) montrant des exemples assez édifiants de dépression. Ce qui m’a plu, c’est que l’on voit un autre visage de la dépression. Non, la dépression ne touche pas uniquement les pauvres, au chômage, vivant seuls. Non, la dépression ne se lit pas sur tous les visages; J’ai bien aimé cette vision de la dépression, car il n’y a rien de plus réelle… Elle n’épargne personne, vient sans prévenir, peu importe la catégorie socio-professionnelle.
Alors, vous en pensez quoi ?
LaNe
février 24, 2013J’avais vu les affiches pour le « let’s talk » mais pas suivi le pourquoi du comment. Très intéressant !
Je regarde pas du tout la TV ici, donc tu me fais une MAJ finalement 🙂 merci !
Audrey
février 24, 2013Bonsoir,
Concernant les spot pub pour Bell, let’s talk, voilà ce que j’en pense :
ça sent la manipulation des industries pharmarceutiques qui n’hésitent pas à passer des milliards d’euros pour faire croire aux gens qu’ils sont malades et qu’il faut les soigner à tout prix. Il faut savoir que depuis longtemps la « dépression », communément appelée « mélancolie » dans sa forme la plus grave, se soigne dans 70 % des cas d’elle-même. Le terme a été élargi au moindre vague à l’âme grâce à au lobbying pharmaceutique et aucun test biologique (contrairement à des maladies comme le diabète et les maladies cardiovasculaires) ne prouve qu’un mal-être qui peut être lié au travail, à une déception amoureuse, un surmenage au travail, est une maladie. La « dépression » ne vient pas comme ça, bien souvent c’est soit qu’on n’a pas réussi à gérer un évènement dans sa vie (deuil, surmenage, divorce,etc…), soit que ce que l’on fait ou ce que l’on est n’est pas en adéquation avec ce que l’on voudrait être.
Aux Etats-Unis, l’industrie pharmaceutique a bien compris qu’il y avait un marché bien juteux, et s’empresse d’élargir le marché du malade qui s’ignore grâce au DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Il classifie et catégorise des critères diagnostiques et des recherches statistiques de troubles mentaux spécifiques, mais a largement contribué à la médicalisation de nos émotions et des souffrances que tout un chacun peut avoir une fois dans sa vie. Le manuel a donc inclu les « dépressions » qu’on qualifie de légère à modérée. On s’est surtout rendu compte que ce manuel a été mis en place par des experts psychiatres, qui ont souvent des conflits d’intérêt avec les laboratoires pharmaceutiques, qui ne cessent d’augmenter leur budget marketing plutôt qu’en recherches, afin de toucher un maximum de gens et trouver des niches bien plus lucratives. Ou comment créer des maladies pour vendre plus.
Autrefois, une femme veuve portait le deuil pendant 1 an et demi, dix-huit mois de noir intégral, et tout le monde respectait cela. Cela faisait partie des pratiques collectives. En général, le temps fait son oeuvre et c’est bien normal. Maintenant, on est obligé de prendre des antidépresseurs pour être vite au travail, car on n’a plus le temps, et être accepté par la société sinon on est hors système.
Ce genre de pub me fait peur. J’aimerais réellement savoir où tous vont ces dons.
Voici une vidéo où une amie témoignage de l’enfer qu’elle a vécu grâce à un diagnostique faussé du corps médical, et qui a fait malheureusement des dégâts : http://www.rts.ch/embed/G7DJ/
Dans communication, il y a information.
Alors attention à ce genre de fausse communication qui tend à faire croire qu’on doit se soigner à cause d’un simple mal-être qui peut se prendre en charge par un changement de vie, une autre hygiène de vie, une autre philosophie de vie, et bien d’autres alternatives autre que médicamenteuses (thérapie par exemple). Un mal-être ne veut pas dire qu’on est malade. Ca arrive à tout le monde.
Bonne soirée