Ah Ah ! Je lance un peu le pavé dans la marre, je l’avoue. J’ai toujours été la première à dire : En France, il manque un « Essence Magazine « . Un média beauté lifestyle, print, web et premium dédié à la beauté noire.
Beauté noire, média et marché français
Mais à force de regarder du côté des US, j’ai zappé d’intégrer certains éléments : les particularités du marché francophone, mais aussi les envies du lectorat féminin. Les annonceurs nous aiment pas 😀 ! Ou du moins, les agences qui recommandent les médias ne mettent presque jamais les médias dédiés au femme dans leur stratégie d’achat d’espaces. Du coup, ben, on n’a pas d’argent :D. Un média sans argent, c’est un média qui n’existe pas.
Le marché des médias est en plein chamboulement ! Les audiences sont dispersées entre instagram, facebook, les blogs et youtube. C’est donc très dur pour un média d’émerger et d’avoir une forte audience. Et quand l’audience est au rendez-vous, c’est une galère sans nom de commercialiser les espaces.
Un média se doit donc d’être réactif à l’actualité, l’équipe doit savoir créer un contenu attractifs, trouver des formats originaux à commercialiser, être aussi pertinent sur son média que sur les réseaux sociaux. DOUBLE TAF !
Il faut donc de l’argent pour payer ses équipes, mais aussi les frais de production de plus en plus élevés (réseaux sociaux, pub réseaux sociaux, création de contenus vidéos, dossiers spéciaux, podcast). C’est déjà compliqué pour un média généraliste alors pour un média dédié à la femme noire. (Comptons le nombre de rédactions qui ferment, réduisent leurs effectifs, n’embauchent plus de journalistes et ne fonctionnent que sur le sponsored content – qui pensait qu’Hellocoton allait fermer ? Ou encore que Glamour n’allait plus exister) Du coup, qui investirait dans un média dédié à la beauté noire en France. Cela relève presque du mécénat !
Quelle visibilité médiatique pour les femmes noires et où trouver un contenu pertinent qui leur est dédié ?
Je ne sais pas 🤷🏾♀️. Désolée, j’ai zéro réponse à apporter à la question de cet article. Il y a quelques années, j’aurai dit : on fait un essence made in France. Mais c’est toujours le même problème, financièrement c’est une mission presque impossible, même avec un média de qualité. Je dis bien « IMPOSSIBLE » sauf si : les annonceurs investissent et qu’ils comprennent que les femmes noires conduisent, se brossent les dents, mettent du vernis… Bref qu’ils aident à enclencher ce cercle vertueux.
Sur le web francophone, on a pléthore de contenus de qualité : vidéos, tutos, articles, culture, beauté, mode et on commence à avoir des choses très sympa du côté psy et santé (ce qui manquait clairement). Mais zéro lieu qui regroupe tout ça, le meilleur, du meilleur et qui réussisse à en faire un vrai business. Sans compter que toutes les femmes noires n’ont pas toutes les mêmes centres d’intérêts. Là encore la cible d’un éventuel site serait à définir avec soin afin de plaire aux lectorats ET aux marques.
J’ai lancé il y a quelques jours un sondage sur mon compte instagram, « Est-ce qu’un site dédié à la beauté des femmes noires vous manque ? » – 85% ont répondu que oui et plusieurs fois, la réponse a été précisée par « ça dépend du contenu ».
Je crois sincèrement qu’il y a quelque chose à faire sur le web, les médias et la femme noire. Mais tellement de questions autour de ce projet : sous quel format – qui réussirait à génèrerer audience et adhésion -, avec quel type de monétisation, vers quelle cible, avec quels contenus et annonceurs ?
D’ici 2024, on estime les dépenses publicitaires en France sur le digital à 7, 65 milliards. Quelle est la somme qui sera investie auprès des femmes noires, pour les femmes noires, ou sur des supports qui incluent cette cible au quotidien ? Quel support réussira à générer l’intérêt des annonceurs sur la durée ?
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