Support small business et apporter plus de voix et de visibilité à des personnes inspirantes et qui insufflent une belle énergie, c’est maintenant avec Kelly Massol, fondatrice Les secrets de Loly.
Une des plus belles réussites afro-caribéennes dans le monde de la beauté. Sa vision des cosmétiques, démontre, qu’avec de la volonté, toutes les marques peuvent être inclusives. Mais comment a-t’elle réussi à faire passer le message et à rivaliser aujourd’hui avec les plus grands du secteur ?
– Peux-tu nous expliquer ce qui a déclenché le lancement de la marque ?
En 2009, le marché des cosmétiques capillaires ne comportait aucune marque française, naturelle et artisanale pour les femmes qui voulaient garder leurs cheveux naturels.
On trouvait soit de l’import américain, et des kits de défrisages, soit quelques marques françaises contenant beaucoup de produits issus de la pétrochimie, et d’huiles minérales.
En un mot on ne trouvait pas d’alternative pour les quelques femmes, qui comme moi, ne voulaient pas se défriser, et avaient l’exigence de ne pas mettre n’importe quoi sur leurs cheveux.
Passionnée par la texture naturelle des cheveux crépus, boucles, frisés et ondulés, j’ai commencé dans ma propre cuisine à faire des cosmétiques capillaires à base de produit naturels. Pas uniquement pour moi, mais aussi pour ma colocataire, des amies bloggeuses, des collègues. La demande était de plus en plus forte.
J’ai toujours aimé l’univers du soin et de la beauté, et je suis une vraie gourmande. J’ai donc décidé de lancer ma marque de produit naturel, avec pour vision d’être une petite marque de niche artisanale certes mais de tout faire comme les grands : packaging, composition, dossiers règlementaires etc…
– Quel est le positionnement des Secrets de Loly ?
Le positionnement de secrets de loly a évolué ces dix dernières années de marque de niche. Le marché lui-même s’est agrandi, aujourd’hui secrets de loly, est en passe de devenir une des marques indépendantes naturelles, leader sur le marché français pour les cheveux bouclés crépus frisés.
Je ne suis plus sur une niche. Aujourd’hui mes concurrents sont devenus GARNIER, L’Oréal et compagnie, c’est David contre Goliath, mais c’est terriblement fun. C’est un défi chaque jour !
– Le succès des Secrets de Loly n’est plus à prouver, quel est selon toi l’élément qui a fait la différence ?
Ma passion, et mon honnêteté. J’ai un réel amour pour les cheveux à textures, et surtout avant de lancer ma propre marque j’ai aidé des milliers de femmes à travers mon forum boucles et cotons et son association, à passer au naturel, donc je suis passée d’un militantisme passionné à un entrepreneuriat conscient.
Quant à mon honnêteté, je n’ai pas lancé ma marque et mon entreprise pour faire de l’argent uniquement, la passion m’a stimulée mais c’était le chemin logique afin de pouvoir mettre ma pierre à l’édifice et faire réellement avancer les choses. J’ai lancé ma marque à l’âge de 25 ans, devenir entrepreneur cela prend du temps, de la maturité, mais grâce à ce jeune âge, j’avais l’énergie et ce petit brin de folie qui te permet de rêver et qui aide à pousser des montagnes.
Je ne pouvais plus attendre que les majors de la cosmétique veuillent bien nous donner quelques miettes de plus en nous donnant une petite gamme de produit dit ethnique dédié a notre type de cheveux quand il restait un fond de budget dans leurs tiroirs !
– Quel a été l’investissement le plus important ?
Cela dépend, de quoi on parle, de temps ? d’argent ? de sacrifices ?
Secrets de loly est en autofinancement, chaque minute et chaque centime de ces 10 dernières années ont été utilisés pour faire grandir la marque et investir dedans !
Mais le travail a payé au moment où nous avons cet échange, nous sommes présents dans 8 pays, 500 points de ventes, nous allons d’ailleurs intégrer 50 nouveaux PDV à la rentrée, et début 2021, 150 nouveaux points de distribution ont été signés.
2020 est une année incroyable, où l’on apprend la résilience, mais aussi que tous nos rêves sont possibles si on les verbalise. En mars, les formats professionnels sont sortis, et sont désormais présents dans plus de 150 salons de coiffures.
Si on parle d’investissement humain, ces 3 dernières années, j’ai structuré l’entreprise afin qu’elle puisse soutenir mes nouveaux objectifs et rêves, pour la rendre solide et pérenne, cela m’a pris du temps. Il y a eu du changement dans l’équipe, des nouveaux profils ont été recruté et j’ai moi-même du beaucoup prendre en maturité !
– Quel est l’axe de communication que tu privilégies ?
Je suis une enfant du net, mon forum est né dessus, ma marque est née dessus.
Je travaille beaucoup sur Insta, car j’aime voir les échanges et la beauté des contenus, qui sont parfois d’une qualité exceptionnelle, et puis le format « Insta story » donne aussi un coté plus « real » avec des avis parfois sur le vif, j’aime le coté vivant de cette plateforme.
– En tant que femme, en quoi l’entrepreneuriat est différent ?
En tant que femme qui a démarré dans ma vingtaine, il a été difficile dans certaines situations d’être prise au sérieux, une fois devenue mère, le jugement dans le regard des autres aussi peux te faire culpabiliser d’être toujours aussi active dans ton entreprise.
Je pense qu’être une femme noire, entrepreneuse, mère de famille, curvy ET autodidacte en formulation cosmétiques me faisaient partir de loin d’après les critères de la société d’aujourd’hui. Mais c’est pour cela que je vis pleinement chaque instant de cette aventure, humaine et entrepreneuriale. Être une mère m’a permis de hiérarchiser les priorités et d’avoir plus de recul concernant le mot urgence. Être entrepreneuse m’as permis de faire preuve d’une polyvalence à toute épreuve, que des atouts finalement !
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Merci à Kelly pour ses réponses honnêtes et son parcours qui nous montrent, que même en autofinancement faire grandir sa marque c’est possible. Des parcours que l’on aimerait voir plus souvent. Des parcours qui sont aussi des success story et qui méritent d’être racontés.
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- 706 collaborateurs, 7 références, une communauté de 50 000 abonnés sur instagram, Madame La Présidente a déjoué les prévisions de tout ceux qui lui disaient qu'il fallait qu'elle renonce. En 3 ans, elle a su installer sa marque de compléments alimentaires. Entretien avec la fondatrice, Meriem Khali-Malone ! #supportsmallbusiness Pourriez-vous…
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