Comme vous avez du vous en douter, je continue mes petits achats et découvertes média au Canada. Magazine, TV, radio, affichage, tout cela est assez passionnant et très différent de la France.
Hier en me rendant faire mes petites courses pour ma semaine vegan, j’ai vu un magazine, inconnu pour moi à ce jour. Le magazine SOUCHE. Attirée par la couverture, mettant en avant une très jolie femme noire, j’ai au début, pensé à une cousine de notre Miss Ebène locale.
Mais en allant sur le site, en feuilletant le magazine et en me rendant sur les comptes de réseaux sociaux, je me suis aperçue que c’était différent. Leur volonté est « d’ouvrir une fenêtre sur les personnalités ethniques de l’industrie du divertissement au Québec afin de permettre à la population de mieux les connaître ».
On parlera donc mode, culture, beauté, pour une cible féminine entre 25 et 40 ans. A part la cible, je pense que la comparaison avec Miss Ebène s’arrête là (surtout que Miss Ebène s’adresse aux plus jeunes, selon moi).
Le ton est différent, se veut un peu moins « friendly » et plus soutenu. Même si les thèmes sont les mêmes (coiffure, maquillage, artistes, mode, culture), ils sont traités sous un angle différent, qui lui confère un caractère plus CSP+.
Ce n’est pas un magazine que je rachèterai, mais j’ai pris plaisir à le lire (si, en fait, je regarderai les sujets et en fonction, je rachèterai s’ils me plaisent). Il n’est pas parfait, nous ne sommes pas dans un Vogue, un Cosmo, un Elle ou un Dress to Kill, mais ils essayent vraiment d’élever le niveau, aussi bien au du côté de la maquette, que des shootings photos (avec les moyens dont ils disposent, je pense).
En ce qui concerne la publicité, on retrouve le même type d’annonceurs que Miss Ebène (Salon de coiffure, soins dédiés aux peaux noires, soins capillaires, mode, accessoires, compagnie aérienne…)
Mais revenons au sujet de cette note; En parcourant, le magazine je suis tombée sur un article intitulé « Les cheveux négroïdes, comment en prendre soin ? ».
Ma première réaction fût « hein !!!?, mais qui a écrit ça ??? ». Il s’agit de « Mamepo, Conseillère beauté ». Me voilà bien avancée avec ma réponse à ma question « Qui a écrit ça ? ».
En fait, n’étant tellement pas habituée à voir ce terme, je l’ai trouvé assez réducteur, et même dégradant. Sûrement à cause de la première partie »négro » et tout ce qu’il implique historiquement dans notre petite culture. Ce mot me renvoie beaucoup de choses négatives. Mais quand on y regarde de plus près (merci Google, Wikipédia et sites d’infos), négroïde est un adjectif scientifique et anthropologique.
Ethymologiquement, c’est l’association du mot « nègre » et du suffixe « oïde ». Negroïde est donc un adjectif que l’on utilise lorsque l’on veut qualifier une caractéristique morphologique proche de celle des noirs.
Alors, où est le problème ? Ben, en fait, il n’y en a pas (vraiment). Grammaticalement, vocubulairement parlant, cette phrase est plus que correct.
Il s’agit d’un magazine ethnique qui parle aussi bien de la femme noire, asiatique, ou d’origine latine. Donc un sujet abordant les cheveux des femmes noires, de type négroïdes est logique.
Je pense que le problème vient du fait qu’en France on utilise trop les mots détournés pour qualifier les noirs « de couleur, black, d’origine africaine, ethnique… », alors qu’en fait, un noir, c’est un noir non ?
De ce fait, lorsque l’on se retrouve face à un mot correctement utilisé, le manque de connaissance (la notre de connaissance), nous fait tiquer (à tort).
Donc négroïdes, même si je ne suis pas habituée, et que je ne trouve pas cela très joli, c’est correct; Après, dans ma vision de la beauté, je ne peux utiliser ce terme, je préfère dire « crépu, frisé, bouclé ou raide ». Pourquoi ? Parce qu’avec les multiples métissages, on voit des femmes noires aux cheveux ondulés, frisés ou raides, et des femmes blanches avec des cheveux crépus, des femmes métissées qui ne rentrent dans aucunes catégories. Du coup, traiter le cheveu par sa nature et non par son origine me semble plus logique (c’est ma vision – et je l’assume hein 🙂 )
(en ce qui concerne le mot Nègre, je vous renvoie à Wikipédia hein)
Sinon, revenons à cet article, que nous apprend / conseille Mamepo ? (vous savez la conseillère, qui l’a écrit) :
– Que lorsque nos cheveux sont en bonne santé ils peuvent supporter la traction du peigne durant le défrisage ou la coloration.
– Que le point faible de nos cheveux est le manque d’élasticité
– Que ses ennemis sont les produits chimiques mal appliqués, la pluie ou le chlore
– Que ses amis sont les vitamines, masques et huiles protectrices
– Qu’il faut être patient face à la chute de cheveux
– Qu’il est important de connaître ses cheveux afin de s’apercevoir lorsqu’il y a problème.
Oui, au final, on n’apprend pas « grand » chose (voir rien pour moi), c’est un article assez « classique, avec quelques vérités et d’autres points discutables.
Si je devais le noter sur 10, je pense que je serai assez dure en fait… Donc laissons tomber, et saluons quand même l’existence de ce magazine !
Lew
février 21, 2013Je trouve ce terme de « négroïde » assez péjoratif ! On peut très bien dire « cheveux type afro » ou quelque chose comme ça, on tout simplement « cheveux crépus » voilà, c’est tout, pas besoin d’inventer des termes sur la base de « nègre » qui pour le coup est un terme péjoratif et quasiment raciste !
Niangalena
février 21, 2013Bon article, bien écrit!
J’aime le fait que tu précises que tu as été un peu choquée en lisant ce terme puis en te renseignant tu découvres qu’il est tout à fait correct. Perso, je connaissais ce terme et je l’utilise souvent. Mais beaucoup de gens auraient la même réaction que toi. Je trouve que c’est bien de montrer qu’il ne faut pas s’offusquer pour tout et rien.
Ps: Le terme « négroïde » n’est pas un néologisme.
ViVi LaChipie
février 21, 2013Merci 🙂
(Ah mais j’ai pas dit que c’était un néologisme 😉 C’est juste pour expliquer concrètement ce que ça veut dire 😉 )
kenette
février 21, 2013Le terme ne me choque pas outre mesure, vu que c’est le terme « scientifique » consacré. D’ailleurs je dis ça svt pas forcément pour parler des cheveux mais plus des traits négroides ou caucasiens….
Je déteste aussi tous les terme plotiquements correct qu’on a en France surtout le pire étant black….utilisé à toutes les sauces . je suis noire et non ce n’est pas une insulte que de le dire.
Après le terme nègre c’est différent parce qu’il est empreint d’une histoire dc cela ne revet pas la mm sensibilité et encore je trouve ça connotation française moins forte que sont équivalent anglais nigger parce qu’on a pas vécu toute leur période des droits civiques lynchages /KKK & co .
Mais bon aux entilles qd on dit à une fille que c’est une belle négresse c’est un compliment et personne ne se vexerait qi c’est utilisé entre gens d’une mm communauté.
Gaelle
février 21, 2013Moi aussi, je trouve ce terme contrariant à première lecture, car dans la culture française, le mot nègre connote le temps de l’esclave et des colonies.
Autre mots qui m’a fait faire un bon ici au Québec, en parlant d’un ami chabin, une amie québécoise l’a décrit come un mulâtre. Idem dans mon esprit le mulâtre m’évoque le « batard » entre un maitre et son esclave. Je me suis offusquée, car comme négroïde ce sont des mots que l’ont utilise peu en France pour des connotations négatives, mais ici, c’est une autre culture, une autre histoire et comme les hispanique qui utilisent le mots « mulatro » pour designer les métisses, les québécois emploient le terme mulâtre, et autre mots différents de notre vocabulaire habituel. Ca fait parti du « package » dans la découverte de cette province.
awaiya
février 21, 2013En soit le terme n’est pas péjoratif malgré l’apprenne de celui-ci. Cependant, les cheveux crépus ne sont pas propre au blacks. J’ai ma tante qui est orientale, qui a un teint trè!s très clair et qui au final a les cheveux crépus comme pas deux.
Je comprends pas pourquoi ce magazine complique les choses en employant « négroides » pour justifier une démarche scientifiques alors que « crépu » aurait autant fait l’affaire
Sheily
février 21, 2013Le terme négroïde ne me choque pas, car la seule personne que j’avais entendu l’employer avant de lire cet article est ma mère (qui, comme moi, est noire). Et en effet, elle l’a toujours utiliser avec son sens anthropologique, donc je n’ai jamais trouvé de dimension négative à ce mot.
missyakk
février 21, 2013Moi, cela ne me choque pas parce que c’est un mag canadien, ils ont leur propre vocabulaire et leurs usages. As tu demandé à une noire vivant là-bas si cela l’avait choquée. ?
Si c’était en France et que ELLE ou BE titrait de cette façon, ds ce cas oui, je serais choquée. Donc, en soi, je ne pense pas qu’il y ait une faute, c’est juste un problème de terminologie et de culture. Aussi, aucun magazine n’est parfait même pas Vogue ou Cosmo.
bulleuz
février 22, 2013Personellement , c’est un terme que j’utilise pour parler de mon type de cheveu par opposition au terme « caucasien », donc ça ne me choque pas.
Pour aller en peu plus loin, je me qualifie moi-même comme étant une « négresse » et je n’y trouve aucune dimension négative non plus 🙂
Et à ceux qui disnet que je suis black, je réponds que je préfère le terme Noire.
Myram
février 25, 2013Hello Vivi!
Très contente de te lire et de voir que tu t’éclates à Montréal! J’ai pas pris le temps de lire tous les autres com’, mais perso, le mot négroïde ne me choque.
Primo parce que je sais par une collègue canadienne qu’à Montréal, l’emploi de certains termes reste sensiblement différent de ce qu’on connaît en France (peut-être que tu as quelques anecdotes sympas à nous raconter?).
Deuxio, parce qu’aux Antilles, le mot nègre a subi un gros ravalement de façade ces 10 dernières années, tant et si bien que « belle négresse », pour beaucoup, fait partie des plus beaux compliments qu’on peut faire à une femme noire (c’est aussi mon avis). Il n’a certainement pas évolué de la même façon dans les pays africains, comme en France d’ailleurs… Il est intéressant de noter que le mot nègre dit par un noir pourrait encore passer, mais absolument pas par quelqu’un d’une autre couleur de peau, c’est le constat que j’ai fait, souvent!
Continue d’écrire, c’est pertinent!
Bises!
ViVi LaChipie
février 26, 2013Merci ! ^_^
Oui, en fonction des lieux et des habitudes, un même mot peut-être utilisé et compris de différentes façons. Pour moi, la priorité est d’être ouverte et de se renseigner pour se faire un avis basé sur du réel. A bientôt Myriam ! Bises, bises
cat
février 28, 2013dans le Elle Quebec, pour qualifier des mannequins non caucasiennes , ils ont utilisés « Beauté: les mannequins métissées au top » (inclues noires, métisses et asiatiques), « cette diversité ethnique ». Ou bien quand on clique sur les photos, on a en pleine face « Beauté: les mannequins racées au top » …
le lien:
http://www.ellequebec.com/mode/tendances/beaute-les-mannequins-metissees-au-top/s/5021/?ph=788240#ph_788240
cat
février 28, 2013dans le Elle Quebec, pour qualifier des mannequins non caucasiennes , ils ont utilisé « Beauté: les mannequins métissées au top » (inclues noires, métisses et asiatiques), « cette diversité ethnique ». Ou bien quand on clique sur les photos, nous avons « Beauté: les mannequins racées au top » …
le lien:
http://www.ellequebec.com/mode/tendances/beaute-les-mannequins-metissees-au-top/s/5021/?ph=788240#ph_788240
ViVi LaChipie
février 28, 2013Oui, j’en ai parlé ici : http://www.ivy-mag.com/2013/01/31/comme-quoi-inclure-la-diversite-dans-les-magazines-ne-me-semble-pas-bien-complique-a-montreal-en-tout-cas/
J’avais bien aimé l’approche 😉
P
mars 29, 2021Lol